Que retenir de l’évènement ACT FOR CLIMATE 2024

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Que retenir de l’évènement ACT FOR CLIMATE 2024

La journée ACT FOR CLIMATE 2024 organisée par Planet’RSE et qui s’est tenue aux Halles de la Cartoucherie à Toulouse le 21 novembre, a été riche en discussions et en réflexions sur les défis climatiques actuels et les solutions possibles.

Voici les principaux points que nous avons retenus de cette journée, organisée par secteur : 

État des lieux

  • La santé représente 9% des emplois et 8% des émissions de GES en France, principalement dues à l’achat de médicaments.
  • Augmentation des maladies respiratoires dues à la dégradation du climat (exemple : qualité de l’air).

Freins à la transition

  • Manque de sensibilisation et de budget.
  • Difficulté à motiver le personnel médical déjà surchargé.
  • Normes d’hygiène strictes rendant la décarbonation complexe.

Leviers d’action

  • Formation des professionnels de santé au climat.
  • Réduction du gaspillage de médicaments
  • Relocalisation de la production de médicaments.
  • Accroissement de la part du budget allouée à la prévention (2% actuellement contre 98% pour les soins).
  • Mise en place d’indicateurs de suivi.

État des lieux

  • Le transport représente 30% des émissions de CO2 en France. 
  • Développement de nouveaux carburants alternatifs comme les biocarburants et l’hydrogène.

Freins à la transition

  • Rendements supérieurs avec les carburants fossiles.
  • Coût élevé des énergies renouvelables pour produire de l’hydrogène vert donc coût inférieur des carburants fossiles.
  • Nécessité de renouveler le parc aérien pour utiliser des carburants alternatifs.
  • Normes de sécurités très strictes prioritaires face aux enjeux climatiques.

Leviers d’action

  • Optimisation des carburants traditionnels pour réduire la consommation de kérosène au km.
  • Sensibilisation et formation des professionnels de l’aéronautique.
  • Recyclage des avions et éco-conception.

    État des lieux

    • Le système alimentaire représente 22% de l’empreinte carbone de la France, parmi lesquels la production agricole représente 60%.
    • Perte de biodiversité et émissions élevées de GES (dont NO2).
    • Secteur très sensible au changement climatique car directement impacté par la météo (sécheresse, canicule, gel)
    • 1/3 des agriculteurs sont proches de la retraite en Occitanie.

    Freins à la transition

    • Monopole des industries agroalimentaires et des exploitations en agriculture conventionnelle.
    • Utilisation de produits phytosanitaires toxiques.
    • Difficulté à recruter des jeunes agriculteurs.

    Leviers d’action

    • Retour des haies bocagères pour favoriser la biodiversité.
    • Soutien aux producteurs locaux et à l’agriculture durable.
    • Formation et encouragement des jeunes pour reprendre le métier.
    • Création de lieux hybrides pour encourager des pratiques durables. Exemple : Les Halles de la Cartoucherie qui accueillent cet évènement (à Toulouse)

    État des lieux

    • 1/3 de la surface des métropoles est artificialisé.
    • Les métropoles concentrent 30% de la population (et des emplois) et une part importante des émissions de GES.
    • 90% des surfaces immobilières de 2050 sont déjà artificialisées.

    Freins à la transition

    • Coûts élevés des bâtiments biosourcés.
    • Coûts élevés d’une réhabilitation, même si cela nécessite moins de matériaux et émet moins de GES qu’une construction.
    • Complexité des réglementations et des normes.

    Leviers d’action

    • Densification urbaine.
    • Réhabilitation des friches et anciens bureaux en habitations.
    • Réhabilitation en 1er lieu des quartiers prioritaires de la ville (QPV).
    • Coopération entre les différents acteurs du territoires.
    • Utilisation accrue de matériaux biosourcés et réemplois.

    État des lieux

    • La biodiversité est souvent mal comprise et perçue comme lointaine : nous sommes nous-même constitués de 2 kg de bactéries chacun !
    • Le bétail représente presque 60% des mammifères, suivi des humains (40%) tandis que les mammifères sauvages ne représentent que 0,3% des mammifères.
    • Apparition de maladies infectieuses apportées par des animaux infectés (exemple : EBOLA).
    • Importance de la biodiversité locale et de la restauration des milieux naturels.

    Solutions

    • Aires protégées, agroécologie, restauration des milieux naturels
    • Sobriété.
    • Attention aux effets rebonds des solutions mal adaptées comme la plantation d’arbres en mono-sylviculture.

    État des lieux

    • Le CO2 n’a pas de frontières et ses émissions sont majoritairement dues aux énergies fossiles.
    • L’objectif de limiter le réchauffement mondial à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle (accord de Paris de 2015) est déjà un échec ! En France, on se dirige plutôt vers les +4°C à cette allure.
    • On peut stabiliser les températures mais pas inverser la tendance.
    • Le dernier rapport du GIEC statue clairement que le changement climatique est 100% attribuable aux activités humaines.

    Solutions

    • Chaque tonne compte ! D’où l’intérêt de faire son bilan de GES.
    • Atteindre la « neutralité carbone » pour stabiliser la température globale : c’est bien une condition géophysique et non un slogan politique.
    • Combattre les arguments fallacieux et diffuser l’information juste car le sujet est fondamentalement lié à des enjeux de société.

    État des lieux

    • Faible couverture médiatique nationale des enjeux écologiques (3% du temps d’antenne) et approfondissement trop faible.

    Freins à la transition

    • Désinformation et monopole de l’information par les grands médias français qui adoptent une ligne éditoriale climatosceptique, tournée vers la croissance au profit de l’économie, et très conservatrice.
    • Minimisation des effets du changement climatique.
    • Eco-anxiété et culpabilisation des jeunes.

    Leviers d’action 

    • Formation des journalistes aux enjeux de la transition écologique, et notamment des jeunes dans les écoles de journalisme.
    • Création d’un guide des bonnes pratique à destination des journalistes (Charte du journalisme sur l’écologie).
    • Création d’un Observatoire des Médias pour l’Ecologie.

    Cette journée a mis en lumière les défis et les opportunités de la transition écologique dans les plus grands secteurs en France.

    Un point crucial qui a émergé est le rôle central de la jeunesse et en particulier l’importance de les former aux enjeux environnementaux dans tous les secteurs. Sensibiliser le reste de la population reste évidemment essentiel, et cela nécessite des journalistes formés pour diffuser une actualité à la hauteur des enjeux.

    Enfin, l’urgence d’agir ne peut être sous-estimée. Chaque secteur a un rôle à jouer et des actions spécifiques à mettre en œuvre. Les politiques publiques et les réglementations doivent soutenir et accélérer ces efforts, en offrant des cadres législatifs et des incitations financières appropriées.

    Chaque action compte, et il est crucial d’agir le plus rapidement possible pour stabiliser le réchauffement planétaire.